Le temps de l’Eglise et le temps de l’homme
Toute la vie de l’Eglise est un mouvement. Ce mouvement se vit dans le temps qui est un temps d’attente et d’espérance. D’ailleurs l’Eglise en elle-même est attente. Avec le début du temps de l’Avent qui coïncide avec la nouvelle année liturgique « Année C » nous sommes tous invités à nous tourner vers la Parole de Dieu annoncée par les prophètes.
La liturgie du temps de l’Avent se concentre sur la nécessité de vivre dans le pardon accordé par Dieu pour obtenir la joie et la paix que nous procure la venue de celui que nous attendons. Le temps de l’Avent doit être pour chacun de nous un temps favorable nous permettant d’être toujours en état de grâce à un moment où nous sommes de plus en plus dans le besoin de pardon en vue d’une nouvelle naissance. Ce qui doit refléter notre soif ardente de grandir enfant de lumière pour faire la volonté de Dieu à l’instar de Marie.
En ce temps fort, l’appel est lancé à notre communauté chrétienne de se préparer davantage pour accueillir la venue du Sauveur dans un vrai esprit de solidarité. Faire mémoire de la venue de l’Emmanuel dans un contexte où le monde fait face à tant de crises (économique, migratoire, environnementale, etc) nous parait urgent de pouvoir revenir à l’essentiel en dissipant les fractures sociales qui gangrènent notre société. Devant les conflits entre les groupes rivaux d’un même pays qui provoquent des milliers de déplacés au péril de leur vie à cause de l’insécurité, la famine et la soif. Le monde a besoin d’une trêve qui doit aboutir à une paix durable afin que les hommes soient en mesure de se différencier par rapports aux autres créatures. Que les hommes cessent de faire de l’argent leur unique et seule préoccupation. Que les responsables des nations exercent leur autorité en vue du bien-être des gens par une attention sans faille, spécialement pour les plus démunis.
En cette fin d’année, il est important pour que chaque membre de la communauté soit conscient de son devoir missionnaire faisant écho de l’appel de Jean Baptiste, le dernier des prophètes qui nous encourage à « préparer le chemin du Seigneur, aplanir sa route, combler les ravins et abaisser toute montagne et colline » (Lc 3, 4-5). En nous appropriant de la parole du prophète pour une conversion en profondeur nous pouvons opter pour un changement radical en acceptant de construire notre vie de baptisé sur la fidélité à la Parole de Dieu.
Après une année 2018 assez morose, à la veille de cette nouvelle année, il est nécessaire d’être positifs pour maintenir notre adhésion de foi sur ce que nous enseigne le temps de l’Avent : « espérer contre toute espérance ». L’espérance en Dieu ne déçoit pas, elle fortifie notre ardent désir de recevoir Jésus, le Prince de-la-Paix qui viendra renouveler la face de la terre de la corruption et de la dégradation du monde. Au nom de cette même espérance, pour la nouvelle année, je voudrais vous encourager à intensifier vos efforts pour la réalisation de nos projets communautaires. Nous sommes tous conscients que les moyens sont limités et les responsabilités sont multiples. En dépit de tout cela, il revient à chacun de nous de faire des sacrifices pour bâtir une communauté solide capable de répondre aux besoins et aux attentes des gens qui aimeraient tant avoir une demeure fixe pour se rencontrer et vivre en famille sous la mouvance de l’Esprit-Saint.
En Jésus par Marie, notre Dame du Perpétuel Secours, je vous souhaite un Joyeux Noël 2018 et une Heureuse Année 2019.
P. Eugène R. Almonor, OMI.
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Novembre, mois consacré à la commémoration des fidèles défunts
Dans la tradition chrétienne, le mois de novembre est réservé au culte donné à Dieu pour les défunts. D’ailleurs, dans certaines cultures, avec « la chute des feuilles, le vent, la pluie et le froid » en novembre, on appelle ce mois celui des morts. Mais souvent nous faisons une mauvaise interprétation théologique autour du culte offert à Dieu pour le repos des trépassés en attribuant à la messe du deux novembre pour la commémoration des fidèles défunts, la « messe des morts ». Le sacrifice eucharistique est l’œuvre des vivants et non des morts. Jésus en instituant le sacrement de l’Eucharistie, a dit aux disciples présents avec Lui de « faire ceci en mémoire de moi ». Dans la célébration eucharistique du deux novembre, nous faisons mémoire de nos fidèles défunts demandant au Seigneur de leur accorder une place auprès de Lui pour la vie éternelle.
Dès le commencement du christianisme, le culte pour les morts a toujours été présent dans l’Eglise mais de façon particulière dans des régions ou pays spécifiques. Par exemple de très tôt dans certains monastères en France, Italie et Espagne. On offrait à Dieu un culte pour le repos de l’âme des moines qui sont morts. Au Moyen-Age, plus précisément au XIe, Odilon un moine bénédictin de Cluny a instauré la journée du 2 novembre, le consacrant à l’intercession des fidèles qui nous ont précédés vers la maison du Père. Mais plusieurs siècles après c’est le pape Léon XIII (1878-1903) qui en 1888 a approuvé le mois de novembre comme mois consacré aux âmes du purgatoire.
Le calendrier liturgique, en mentionnant une date pour commémorer les fidèles défunts nous fait comprendre le rapport étroit qui existe entre l’Eglise d’ici-bas et celle de la Jérusalem céleste. En plus, l’intercession pour les fidèles défunts dans le sacrifice eucharistique nous permet exalter la grandeur de Dieu en son Fils Jésus qui a vaincu la mort. La victoire de Jésus sur la mort est le gage de notre espérance à la vie éternelle puisque Dieu ne nous a pas créés pour la mort mais pour la vie. Dans le Credo de l’Eglise nous professons « les morts ressusciteront » à la fin des temps.
La pratique de visiter les tombeaux est fréquente dans la Bible et dans la tradition de l’Eglise. Souvenez-vous des femmes qui ont été sur les lieux de la sépulture de Jésus (Mc 16, 1-8). La visite des cimetières fait également partie de la piété populaire dans l’Eglise. Dans l’Antiquité et jusque dans le Haut Moyen-Age, on célébrait la fête des martyrs dans les catacombes, la célébration se terminait toujours par une agape et on profitait de verser du lait et du miel sur la tombe des martyrs en signe de partage avec ceux qui sont dans la félicité de Dieu. Le plus intéressant durant tout le Moyen-Age, il était coutume de déposer les mourants sur les tombeaux des martyrs pour qu’ils puissent mourir en odeur de sainteté. Très répandu dans la tradition de l’Eglise catholique, le culte pour les morts traduit un sentiment d’unité entre les membres d’une même famille et de respect profond pour la personne qui passe d’une vie à la vie. La prière que nous offrons à Dieu pour le repos de l’âme d’un être décédé s’inscrit dans un esprit de purification demandant au Père de recevoir en cadeau celui ou celle qu’il a rappelé auprès de lui pour la vie éternelle.
« Par la miséricorde de Dieu, que les âmes des fidèles trépassés reposent en paix! »
Eugène R. Almonor, OMI
1 Catacombes: cimetières sous-terriens.
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La rentrée des classes
Mes chers amis: parents, élèves et universitaires de la grande famille catholique de Philadelphie,
Permettez-moi de vous saluer en cette année académique pour vous souhaiter du succès dans tout ce que vous aurez à entreprendre.
Partout dans le monde, la rentrée des classes ou le retour sur les bancs de l’école et de l’université après les vacances d’été reste un événement majeur. Nous sommes tous conscients qu’aucune société ne peut espérer un développement durable et fiable pour l’épanouissement de son peuple sans prendre en considération l’éducation de sa jeunesse.
Pour cette nouvelle année académique, une fois encore, nous demandons à tous les protagonistes de l’éducation de se montrer plus attentifs et déterminés afin de fournir une éducation de qualité à nos jeunes qui en ont grand besoin pour se réaliser sainement dans leur milieu de vie. Par contre, les jeunes de leur côté sont invités à faire des sacrifices pour ne pas louper leur année scolaire ou universitaire. Mettez-vous au travail ! Ne vous laissez pas emporter par les futilités de la société ! Malgré les difficultés, reconnaissez que le temps consacré aux études est un temps favorable. Acceptez-le avec amour !
Mes chers amis, contrairement à d’autres jeunes de votre âge, vous avez la possibilité de fréquenter l’école ou l’université. Soyez-en conscients ! Ne gâchez pas votre avenir ! Il est pour chacun de vous un impératif de profiter au maximum durant l’année académique 2018-2019 de donner sens à votre vie en reconnaissant que l’éducation est « un don de Dieu », un don que nous devons recevoir et transmettre sans compromission en vue d’une vraie intégration sociale.
Mes chers jeunes compatriotes de la communauté catholique de Philadelphie, le temps est venu d’adopter un autre style de vie en vous détournant de « la vie facile » qui pourrait vous faire croire que l’éducation ne soit pas importante. L’expérience me fait comprendre que tout ce qui est facile est sans consistance. Ne fragilisez pas votre vie, celle de votre famille et de toute la communauté. Vous appartenez à une génération qui peut faire des choses extraordinaires dans la mesure où vous accepterez de vous tourner vers l’essentiel en faisant bon usage de votre temps.
Puisse mes prières et celles de toute la communauté catholique vous accompagner tout au long de l’année académique pour que vous grandissiez en sagesse et en intelligence selon le cœur de Dieu.
BONNE ANNEE ACADEMIQUE 2018-2019 DANS LA PAIX ET LA SERENITE !
P. Eugène R. Almonor, OMI
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La communauté chrétienne catholique de Philadelphie en pèlerinage au Canada
S’identifier à Marie, la mère du Sauveur est pour tous les haïtiens catholiques, fiers de leur religion, un devoir religieux. La dévotion mariale constitue l’ADN de ce peuple combien reconnaissant à l’égard de la mère de l’Église. La participation constante et efficace de Marie envers Haïti est une évidence. Elle se fait toujours présente aux côtés de son Fils Jésus pour libérer la nation haïtienne de ses fléaux et calamités.
Chaque année, un bon nombre d’haïtiens catholiques qui habitent les Etats-Unis d’Amérique ne laissent jamais passer la date du 15 août sans se rendre au Canada, en pèlerinage au pied de la Vierge au sanctuaire Notre Dame du Cap à Trois-Rivières. C’est une façon pour eux de faire mémoire de la place qu’occupe Marie dans leur vie. Cette ferveur et cette soif spirituelles montrent bien que le sacré est ancré dans la vie de notre peuple. Pour plus d’un, faire le déplacement pour prier aux pieds de Notre Dame est un moment fort qui répond à une tradition de foi et d’obligation ecclésiale.
Pour la première fois, les fidèles catholiques de la communauté haïtienne de Philadelphie, jeunes et adultes en route vers le sanctuaire Notre Dame du Cap au Canada ont jugé bon de sortir de l’ordinaire en participant activement aux différentes cérémonies de la fête. C’est pourquoi de concert avec le père Wedner Bérard, responsable de la pastorale pour la promotion de la foi au sanctuaire, la communauté haïtienne catholique de Philadelphie a formé une chorale pour animer la célébration eucharistique du 14 août, la veille de la messe solennelle. Toujours dans le cadre de la fête, la chorale donnera un concert spirituel et culturel en vue d’augmenter la chaleur dans le cœur des participants désireux de célébrer avec éclat celle qui est notre modèle de foi, de simplicité et d’engagement missionnaire.
L’Assomption de la Vierge Marie, en raison de sa foi et de son rôle de mère du Christ, Marie, après sa mort, avait été «élevée en corps et en âme à la gloire céleste», selon la formule utilisée par le pape Pie XII en 1950. Cette croyance à l’assomption mariale n’est pas toutefois présente dans les premiers siècles chrétiens. Elle n’apparaît en Orient puis en Occident qu’aux 7e et 8e siècles.
Dans la liturgie de l’Assomption, Marie est rapprochée de la femme couronnée de douze étoiles (Ap. 12,1); ces étoiles sont peut-être tous les croyants à la sanctification desquels Marie a contribué par son intercession, sa protection, sa présence maternelle indéfectible, par l’exemple de sa foi. C’est pourquoi la liturgie de la fête de l’Assomption nous le rappelle aussi dans l’oraison sur l’assemblée de la messe : «Dieu éternel et tout-puissant, toi qui as fait monter jusqu’à la gloire du ciel, avec son âme et son corps, Marie, la Vierge immaculée, mère de ton Fils: fais que nous demeurions attentifs aux choses d’en-haut pour obtenir de partager sa gloire». En un mot, avec l’assomption de Marie, nous sommes faits pour le ciel corps et âme.
En bons pèlerins, nous partirons au Canada pour non seulement contempler Marie dans sa radieuse couronne étoilée mais aussi pour présenter à Dieu nos intercessions pour le monde et plus spécialement pour notre pays HAITI qui a besoin de s’ouvrir à la sainteté en vue d’une paix durable pouvant faciliter le progrès et la cohésion sociale.
BONNE FETE NOTRE DAME A TOUTES ET A TOUS!
Eugène R. ALMONOR, OMI